Mémoire des chantiers BACHY Retour   Barrage du Mont Cenis - Savoie

Aménagement hydroélectrique

Barrage du Mont Cenis.

C’est, logiquement, par l’amont, qu’EDF a entrepris entre 1962 et 1969 l’aménagement hydroélectrique intégral de la vallée de l’Arc. Le choix du site du réservoir d’accumulation, au centre du dispositif, s’est porté dans les années 1960 sur le plateau du Mont-Cenis qui venait d’être intégré dans le territoire français depuis le traité de paix avec l’Italie en 1947. Ce plateau cumulait les avantages d’une altitude élevée et d’une topographie de large cuvette naturelle : hauteur de chute et forte capacité étaient garanties ! La difficulté majeure consistait à ancrer le barrage de retenue sur de solides assises géologiques si on s’en tenait à la méthode classique. La solution du barrage-voûte comme à Tignes ou à Roselend s’avérait impossible. Mais EDF était alors riche de l’expérience acquise à Serre-Ponçon, dans la vallée de la Durance : le barrage en terre, résistant à la poussée par sa seule masse ou barrage poids avec un noyau central d’argile pour en assurer l’étanchéité. Les quantités de terre mises en œuvre  ont été sensiblement les mêmes : 15 millions de m3 ici contre 14. Le barrage du Mont-Cenis l’emporte par la longueur (1 500 mètres contre 620 mais il est moins épais (550 m à la base contre 650) et un peu moins haut (115 m contre 122)6.

La capacité du réservoir du Mont-Cenis est de 320 millions de m3. Les apports naturels sont limités, vu la modeste superficie du plateau (85 km2). Le bassin d’alimentation a été agrandi grâce au réseau d’adductions par lequel sont détournées artificiellement vers la cuvette les eaux de l’Arc supérieur et de ses affluents de rive gauche, Avérole et Ribbon : au total la part française correspond à 270 millions de m3. L’Italie apporte vers la retenue les apports de la Cenischia et du Rio Clarea dont l’écoulement naturel est vers le Pô et l’Adriatique. Au total, 270 millions de m3 proviennent du territoire français, 50 du territoire italien.


Les eaux du réservoir accumulés à la cote maximale de 1 974 mètres, sont donc dirigées en partie vers la centrale italienne de Venalzio, au pied du barrage, sous une chute 1 355 mètres avec une production moyenne annuelle de 230 millions de kWh. La part française est turbinée dans la centrale de Villarodin-Bourget sous une chute de 880 mètres au bout d’un tunnel de 18 km qui collecte au passage les apports des affluents de l’Arc Ambin et Saint-Anne. Les meilleures années, 600 millions de kWh sont injectés dans le réseau de transport de force international, le plus souvent, par commodité, vers l’Italie dans le cadre d’un échange entre EDF et ENEL6.


Le lac du Mont-Cenis est un lac situé dans le massif du Mont-Cenis à 1 974 m d'altitude sur la commune de Val-Cenis.


Emplacement

Si on attribue une contenance de 315 millions de mètres cubes à lac de barrage, il est la sixième plus grande retenue d'eau artificielle française, située à près de 2 000 mètres d'altitude1. Se trouvant entièrement sur le territoire français, le lac est situé sur le versant italien du col du Mont-Cenis. Rattachée à la vallée de la Maurienne tant d'un point de vue historique, culturel et économique, la combe est administrée par la commune de Val-Cenis. Autour du lac se trouvent la Pointe de Ronce (3 612 m), la Pointe du Lamet (3 504 m), le Mont Giusalet (3 312 m), le Mont Malamot (2 917 m) et le Signal du Petit Mont-Cenis (3 162 m).

De par son emplacement, l'émissaire naturel du lac est la Cenise (Cenischia en italien), qui elle-même se jette dans la Doire Ripaire, affluent du Pô. Le lac fait donc partie du bassin versant du Pô.